Papa, tu es né Jean BEAUMER,  le 13 mai 1937, au Boulay-Morin,  et dès ton plus jeune âge, tu es passionné de marche, tu nous racontes à moi et à Lilian que tu t’organises même des compétitions de marche tout seul dans la cour de la  ferme familiale.

Tu nous racontes que ton entourage te prend un peu pour un fada, à te voir tourner en rond dans cette cour.

Les années passent, tu grandis, l’avenir se dessine peu à peu, l’époque n’est pas comme aujourd’hui, il faut se destiner à un travail, et tu ne sais pas vraiment vers quoi t’orienter.

Après quelques tentatives restées infructueuses en usine, la fin des années 50 sonnent, et le départ à l’armée avec.

L’armée t’envoie à VINCENNES, pas assez exotique !!! Tu rêves de voyage, l’Algérie et son conflit te tendent les bras,  tu t’y engages.

Le sport fait toujours partie de ta vie, même dans ces contrées, (natation, course à pied, boxe )ainsi que la cuisine puisque ce sera ton poste jusqu’à la fin de ton service, c’est peut-être de là que te vient le goût de faire des crêpes.

Puis c’est le retour en France, la rencontre avec maman, le début d’une nouvelle aventure, et la  maladie (la tuberculose qui te cloue à la maison pendant presque Deux ans) J’en serai la première bénéficiaire, c’est toi  papa qui me garde à la maison pendant que maman travaille. (Précurseur, et inventeur du congé paternité !!!!)

La santé et les forces retrouvées, tu te remets de suite au sport (La boxe), avec plusieurs combats, sport que tu arrêteras assez rapidement, au regard des traumatismes qu’il peut provoquer.

Côté professionnel, tu te spécialises, et tu deviens carreleur, métier que tu exerceras avec passion,  avec ton frère Bernard, pendant plusieurs années, jusqu’à ce que tes genoux crient : AU SECOURS !!!

Côté Sport, tu te spécialises aussi, et tu commences à pratiquer assidument la course à pied, au début seul, puis en 1969, tu te rapproches d’Evreux, et tu te licencies à l’EVREUX ATHLETIC CLUB,  Club que tu ne quitteras plus.

Dans les années 75 tu te reconvertis professionnellement et une raclette à la main tu arpentes les rues de Pacy sur Eure pour nettoyer les vitrines des magasins, et entre midi-et-deux, tu coures, tu t’entraines…. tu es en pleine force de l’âge, ta vie se partage entre travail la semaine et course à pied le week-end, et toujours en famille.

La cinquantaine bien sonnée, tu décides que tu as assez travaillé et tu prends : disons- le ta pré-retraite, et là tu voyages dans notre belle France au volant de ton Ford, qui te sert de camion plus ou moins aménagé.

Entre deux périples, tu passes le plus clair de ton temps au stade municipal, que tu as connu petit (le pré margot),  et qui devient presque  ta seconde maison, tu y tisses des liens forts d’amitié, et de partage.

Quel meilleur endroit que Le Stade d’Evreux pour te rendre Hommage ? Avec tous ceux qui t’ont bien connu.

Tu y a couru, marché, supporté, encouragé, applaudi, réconforté, parfois consolé, des centaines et des centaines d’athlètes de tous âges et de tous niveaux.

On ne compte plus non plus, le nombre de buvettes auxquelles tu as participé seul, ou avec maman, ou d’autres membres du club, et préparé des litres et des litres de chocolat, café ….. et confectionné tant et tant de crêpes, et régalé tant et tant d’athlètes petits et grands.

Crêpière et chocolatière qui te suivaient aussi, sur les terrains de cross, pour réchauffer les mains et les corps gelés de toutes et tous.

Sans oublier que toi aussi tu as été athlète et quel bel athlète, équipier fidèle dans les épreuves de cross-country, athlète sur route avec quelques marathons à ton actif, quelques dizaines de 100kms, et plus tard des 24h marche. Une vie sportive bien remplie, qui te sert d’expérience, expérience que tu mets à disposition de toutes et tous.

Chacun se souvient d’un encouragement, d’un conseil que tu prodigues bien volontiers, la transmission est primordiale pour toi, tu as tellement bien transmis, qu’aujourd’hui, je coure toujours, que Valentin coure, Amélie coure aussi dès qu’elle le peut, et que tes arrières petits-enfants, Maxime et Amandine courent avec moi une fois par semaine.

Cela fait 6 mois presque jour pour jour que tu nous as quitté, mais je sais que pour chacun d’entre nous, tu es toujours dans un coin de notre tête et notre cœur, ta présence était si forte, qu’on ne peut t’oublier.

Il n’était pas possible pour moi, ni pour mon frère,  d’être présents aujourd’hui, lorsque je serai  sur Evreux, je me rendrai au stade pour courir sans doute, et aussi pour te faire un coucou au travers de cette plaque commémorative que tes amis ont confectionné pour toi.

Merci à vous tous amis, famille qui vous êtes déplacés aujourd’hui, pour fêter la fin d’année athlétique et honorer papa.

Passez tous ensemble un bon moment de convivialité, et levez tous votre verre à la santé de papa pour nous.

Amicalement

Lydie, Lilian et toute notre petite famille, très reconnaissante.

Photos : ICI

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